mardi 26 juillet 2011

Tomorrowland 2011 — Boom




Yesterday is History, Today is a Gift, Tomorrow is Mystery : telle est la devise de Tomorrowland (Pour les moins anglophones d’entre vous : « hier fait partie de l’Histoire, aujourd’hui est un cadeau, et demain reste un mystère ».)

Pas de doutes, ce festival cultive une certaine dose de magie : situé sur les terres de Boom, à une quinzaine de kilomètres au sud d'Anvers (Belgique), cette ville avait le nom prédestiné pour accueillir l’un des plus gros festivals de musique électronique d’Europe.



Quelques chiffres :
  • 14 stages, un peu plus de 300 artistes, de la house à la trance en passant par le hardstyle, la minimal, le dubstep, l'électro et d'autres…
  • 30 kilomètres de barrières sur tout le festival
  • 300 personnes ont participé au montage
  • 3 000 personnes travaillent chaque jour pour accueillir 180 000 festivaliers (un jour de plus qu'en 2010), 37 heures de son (sans compter le warm-up du camping)
  • un camping ouvert cinq jours
  • un restaurant gastronomique (par le chef Belge Wout Bru)
  • un univers féérique sur les stages mais aussi entre grâce à une décoration magique et un sens du détail permanent

La timetable

Elle est trop longue pour que je vous la dévoile ici. :) 



Petit bonus cette année : une appli smartphone (iPhone, Android et d'autres) vachement bien foutue qui vous permet d'accéder à la timetable par artiste, par stage ou bien encore une vue chronologique avec tous les stages : pratique pour savoir dans quel ordre on a envie de faire son petit chemin dans le festival.


L'accès au festival

Comme toujours, Boom est un peu reculé. Pour accéder au lieu du festival, c'est soit la voiture, soit un des rares trains d'Anvers à la gare de Boom puis une navette gratuite. Petit bonus : à la gare d'Anvers, le train est directement affiché comme étant un train Tomorrowland. Ça met dans l'ambiance !



Pour ceux qui habitent au camping (c'était mon cas), il y a un petit chemin grillagé pour passer de celui-ci au festival (on arrive directement au-dessus de main stage). Compter facilement quinze minutes pour faire le chemin : Tomorrowland c'est un festival qui se mérite : du milieu du camping au stage le plus éloigné, j'ai bien pu marcher facilement 45 minutes à l'aller et 25 minutes au retour (ce n'est pas une typo, mes jambes possèdent un mode « Buzz l'Éclair » que j'active pour le retour).


Le camping

Deuxième bonus sympathique de l'application smartphone : on peut noter la localisation de sa tente via GPS. Pratique au début car on est vite perdu au milieu de toutes ces tentes (imaginez : la population du camping représente grosso modo celle d'une ville comme Monaco).

Comme l'année dernière, le camping est géré par Festicamp. Cette année, c'était un peu l'apocalypse niveau météo : avec le temps très fortement pluvieux, imaginez trente-mille campeurs passer sur le même chemin plusieurs fois par jour, le sol se transformait par endroit en sable mouvant. Heureusement, les équipes étaient plutôt réactives et ont rapidement ajouté des plaques de métal (attention ça gliiiiiisse) ou des palettes en bois pour aider les clubbers à se frayer un chemin. 

Fausse bonne idée du camping par contre : pour éponger la boue sur un des chemin, Festicamp a eu la curieuse idée de mettre du fumier. Huum ! chouette idée de ne pas avoir posé ma tente dans le coin, moi.

Le camping dispose de toutes les facilités classiques (douches, toilettes, zones barbecue, vente de matériel de camping, points pour recharger son téléphone). Il y a même un Carrefour Express (qui ne vend toutefois pas d'alcool). Les douches (payantes en token, 2,50 €) sont assez sommaire : l'eau est timidement chaude et sans beaucoup de pression — la pression, parlons-en, on peut en trouver dans les bars du camping, ainsi que de la nourriture de base, mais attention :  ce n'est pas comme à Defqon 1, les échopes ne sont ouvertes que le soir, penser à faire son stock avant (pas de snack possible en mi-journée ou d'apéro tardif dans la nuit).



Mes sets : jour #1

Le premier jour, c'est le moment de reprendre ses repères : je vais essayer de ne pas passer toute la journée au Q-Dance histoire de profiter un peu du reste. Pour la forme, je m'interdis même de venir voir le stage avant le set de Psyko Punkz,; mais bon, c'est pas évident, le clown qui trône sur la scène est difficile à louper quand on passe à côté :


GMS, Talamasca (B2B)

Du bon, du très bon ! Je met les deux ensemble car ils se suivent dans la guest list et je ne les avais jamais vu avant. Un bon son qui réveille, la foule était parfaitement dedans, ça faisait plaisir ! À noter une mention spéciale pour Talamasca qui est venue dans la fosse à la fin de son set pour danser un peu avec les autres sur le set de Firaga : j'aime beaucoup cette proximité avec le public et la musique.

Arno Cost (Main Stage)


J'y suis passé en coup de vent. Vraiment pas ma tasse de thé. Par contre, c'est sympa de poser ses fesses dans l'herbe et de se laisser un peu bercer par les beats au gré du soleil (et des nuages).

Psyko Punkz (Q-Dance)


Génial, comme toujours : les Psyko Punkz ont sus faire chauffer le stage de Q-Dance avec leur hardstyle avec leur son si paticulier et entraînant. J'apprécie tout particulièrement PP car si ils sont présents de plus en plus depuis un an (c'est bien simple, on les voit partout), ils ne font jamais de copié-collé de leur set et à chaque fois c'est une surprise de venir les écouter. Du bon, du très bon, on en redemande.

Kasparov (Q-Dance)


Forcément, je suis plus hardstyle que hardcore, mais j'ai passé un bon moment avec Kasparov. Je n'ai pas trop de remarques à faire sur le set vu que je ne m'y connais pas, mais je n'ai pas vu passer les cinquante minutes (la fin était un show pyro sans DJ). Des classiques de Evil Activities, ça donne toujours un peu de patate avant de revenir dans la tente !

Mes sets (jour #2)

Tiësto (Main Stage)

J'avoue, je fais partie de ces gens qui écoutent de la trance et qui aiment bien Tiësto, alors, forcément, quand je l'ai vu en tête d'affiche du main pour le deuxième jour, je me suis dit : c'est l'occasion ou jamais d'aller sur le main. J'ai été un peu déçu par son set, le stage est grand mais c'est tout comme si son égo l'était encore plus. Bref, je n'ai pas trop pris de plaisir, je n'ai pas ressenti d'émotion dans son choix des tracks ni dans ses transitions (et que dire du final où la track a carrément été coupée pour la synchro avec le show pyrotechnique…)

Afrojack (Main Stage)

Pas ma tasse de thé mais comme le premier jour : à écouter en chill-out sur la pelouse, c'était parfait. Plein de patate aux mains de ce DJ, on sent qu'il aime faire cadeau d'un son rond et énergique.

Cosmic Gate (Above & Beyond)

De la très bonne tech-trance savamment mixée : Cosmic Gate étaient fidèles à eux-même, pour un set qui glisse comme un beat dans un gant.

Sander van Doorn (Above & Beyond)

Haaa regret ! je voulais y aller mais… trop naze à ce moment, j'étais en train de comater sur Afrojack. Tant pis, ça sera pour la prochaine fois !

DJ Ward (I Love the 90's)

Ma révélation de ce festival : moi qui arrivait en Français, j'avais cette idée pré-conçue qu'un stage « Nineties » rimait forcément avec de l'euro-dance… Et bien, pas du tout ! ici, il y avait aussi de la trance et de la techno des années 90, le tout servi avec bonne humeur par DJ Ward. Cerise sur le set : un mega-mix accompagné d'un super show pyrotechnique. Décidemment, I Like to Move It. :-)

Headhunterz (Q-Dance)

Petite déception : je ne l'avais pas vu depuis longtemps (d'ailleurs, c'est moi où il tourne moins qu'avant ?) et je m'attendais à quelque chose de frais ; et bien, pas du tout : il a construit un set avec plein de oldies, je n'ai pas trop adhéré, malgré que le public avait l'air d'être dedans. Dommage. 

Nosferatu (Q-Dance)


Petit passage en coup de vent pendant le set de Tiësto, histoire de me ressourcer un peu avec des bonnes gouttes de hardcore avant de retourner sur le Main pour le feu d'artifice.

Mes sets (jour #3)

Pour cette dernière journée, j'ai planté ma bière au stage Q-Dance, trop de noms sympas :-)

Enfin, comme c'est à l'autre bout du festival, j'ai quand même eu la bonne surprise de découvrir des sons sympas en me frayant mon chemin. C'est ça aussi le côté génial d'un festival qui brasse autant de musiques différentes : on est jamais loin de faire une découverte.

DJ Dunya & Jax the Sax (Radio Ultra Modern)

De l'électro-jazz qui rafraîchit avec un saxo en live, le tout sur la plage (à l'ancien emplacement du Café d'Anvers), situé à une position centrale dans le festival, nickel pour boire une kriek tranquillement et reprendre ses forces.

? (Daily Dubstep)

Honnêtement, je ne me souviens plus qui jouait quand je suis passé sur ce stage. Bonne ambiance, sourires partout, je suis resté quelques minutes (mais pas trop, j'avais rendez-vous avec le clown).

Technoboy (Q-Dance)

Wouaaaash la claque ! Avec Technoboy, on est dans le move du premier beat au dernier. Un set féérique et musclé, savamment calculé pour ne laisser aucun répit : dès qu'on voulait se prendre un instant de pause, impossible, le son d'après était déjà là à vous caresser l'oreille et à vous inviter à danser.

Ambassadoc Inc. (Q-Dance)


Je crois bien que c'était ma première fois avec eux. Et bien, quel plaisir ! ça n'a duré qu'une demie-heure et à y réfléchir ça donnait plus l'impression de n'avoir duré qu'une demie-minute. Du hardstyle bien frais pour les Q-Dancers !

Digital Punk (Q-Dance)

Ma révélation de ce troisième jour : ne me demandez pas comment j'ai pu passer à côté mais je n'avais jamais accroché ce nom dans ma tête. Chose réparée avec ce set doux comme une glace et punchy comme du chili.

Wildstylez (Q-Dance)

Fidèle à lui-même, Wildstylez nous a donné un set à hauteur de sa réputation. Big-up à lui et à MC DV8 pour avoir réussi à chauffer le peu de monde présent sur le stage à cette heure là : et oui, c'est hélas le moment où David Guetta jouait sur le main et tous les autres stages étaient désert. 

David Guetta (Main Stage)

Passé en coup de vent prendre une Despe au bar VIP. Trop de monde partout, impossible de voir la scène d'un quelconque endroit ; ajouté au fait que je ne suis pas spécialement fan de sa musique et du personnage, je suis vite retourné voir ce qu'il se passait en Q-Dance.

Zatox (Q-Dance)

Dernier set hardstyle de ces trois jours de Tomorrowland, et pas des moindres : Zatox a envoûté le cirque Q-Dance avec un son mélodique et délicieux. 

Promo (Q-Dance)

La stage Q-Dance s'est refermé, comme d'habitude, avec un bon son hardcore. Après avoir mixé un des CD de la compilation officielle de Defqon 1, Promo est décidemment la tête qui monte chez Q-Dance : leur son grave et dark à chatouillé les oreilles d'un stage plein à craquer : quoi rêver de mieux comme fin ? 


Le son

Comme toujours avec ID&T et Q-Dance, rien à redire niveau qualité du son : des infras aux aigus, on en prend plein la tête et plein les oreilles. 

Certains festivaliers ont toutefois trouvé que c'était moins fort cette année : cela dit, pour moi qui me balade sans bouchon d'oreille (oui je devrais, mais la flemme… et puis comme je zone rarement devant les enceintes…) c'était parfait : jamais trop fort (même quand j'étais un peu devant) et toujours un son clair et bien balancé.


Les surprises


Il n'y a pas de Tomorrowland sans surprises. Ici, le même soucie du rêve que chez Disneyland, on en prend plein les yeux pendant les sets mais aussi sur les chemins : les rues sont rebaptisés, des performers se cachent dans les recoins… tout est fait pour que la magie perdure.


Les zones VIP

Cette année, j'ai cassé ma tirelire : pour ma deuxième édition de Tomorrowland, j'arbore donc un bracelet rouge (au lieu du classique bracelet bleu), qui me donne accès à différentes zones VIP.

Le VIP du Main Stage

Clairement, le meilleur VIP de tout le festival. Son seul défaut est de ne pas servir de bière pression, mais pour se rattraper, le bar sert des bouteilles de Despe (et après plusieurs jours passées à boire de la bière insipidement insipide, wouah, une Despe, ça vous remet d'aplomb !) 

Sur deux étages (dont la moitié du deuxième étage réservé au restaurant gastronomique), la vue sur main stage est splendide :



À l'intérieur, des balançoires dirigées vers la scène, une zone on on peut se faire masser (quoi que quand je suis passé devant, les « masseuses » étaient pieds nus et debout sur ceux qu'ils massaient, ça faisait plus penser à du trampling qu'à du massage, mais bon, les goûts et les couleurs…), un petit pont de bois (heu non… de plastique) au dessus d'un petit lac artificiel, une zone cocktail, des toilettes privatives, et bien sûr tout le dada qui va avec une zone VIP : des hôtesses passent régulièrement avec des petits plateau de finger food (je n'ai pas souvent été dans ce VIP, j'ai goûté une boulette de viande excellentissime — rien à voir avec celles vendues dehors — et une glace vanille au smarties pas mal non plus).


Le VIP du Versuz



La claque. Je n'avais jamais été au Versuz avant, j'ai commencé par le VIP : je ne m'attendais clairement pas à trouver une telle ambiance. Pour faire simple, Versuz est une boîte Belge plutôt réputée, et le stage de Tomorrowland qui porte leur nom est construit de manière à ressembler trait pour trait à une discothèque : quand on rentre au VIP du Versuz, on est transporté dans un lieu chic et hype. Rien que les vigiles à l'entrée qui contrôlent le bracelet VIP : ailleurs, ils sont habillés en vigile ; ici, ils sont habillés en costard cravate. Classe. 

Et une fois passé la « porte » et pénétré la zone extérieure du VIP, tout est glamour : des canapés immenses par dizaines, des serveurs en tenue du Versuz qui courent frénétiquement avec leur plateau, des plantes décoratives, une piscine… Deux escaliers nous invitent alors vers l'intérieur et nous mène vers un deck en hauteur qui surplombe le stage

Ici, pas de surprise : on est en boîte, on bouge comme en boîte, on drague comme en boîte : j'ai souri malencontreusement à une jolie belge qui m'a tout de suite invité à rester avec elle, à retirer mon manteau, et, tant que j'y étais, à retirer tout mes habits. Chauuuuud !


Le VIP de Carl Cox / I Love the 90's / Evolution

Peut-être mon carré VIP auquel j'ai le moins adhéré. Il faut dire que je n'ai pas trop profité de cette scène… la zone Confort est situé au dessus de la régie, rien de particulier à signaler : quelques canapés et un bar avec les boissons habituelles.


Le VIP de Q-Dance

Ha ! Q-Dance. Bon, forcément, c'est un peu mon point faible, le stage Q-Dance, alors même si c'était un peu spartiate niveau prestations (un deck qui surplombe la scène avec un bar), j'ai adoré. De là-haut, on avait une vue magnifique sur le clown du cirque Q-Dance et on ressentait véritablement toute la magie créée par les DJ invités.


Le catering

Nouveauté pour cette année : des machines ont fait leur apparition un peu partout pour permettre aux festivaliers d'acheter leurs token, en cash ou en carte. Les tokens s'achètent par lot de 7 pour 10 € sur le festival et par lot de 8 pour 10 € sur le camping. Attention : les tokens du camping ne sont pas utilisables au festival et vice-versa. Pour les boissons courantes, on a :
  • la bière 25cl (en pression sauf au VIP du main stage où elle est en canette ; dans tous les cas on a le choix entre blonde ou « kriek » — aromatisée cerise) à deux tokens (2,85 €)
  • le Coca 33cl à deux tokens (2,85 €)
  • une barquette de frites à trois tokens (4,28 €)
  • une part de pizza à quatre tokens (5,71 €)
  • une bouteille de Desperados 33cl à trois tokens (4,28 €, uniquement en zone VIP du Main Stage)
Petit bonus : le VIP du Versuz propose un large éventail de boissons allant jusqu'aux bouteilles d'alcool fort ou de champagne qu'il est possible de payer en token ou directement en argent (mais c'est plus intéressant en token, par exemple la bière à deux tokens est vendue 4,50 € en cash soit 1,65 € de plus que la valeur en tokens).


Les toilettes

J'ai une petite préférence pour les toilettes situées près de l'entrée principale, qui sont dans des cabines en plastique comme partout ailleurs mais avec un vrai système de cuvette en céramique avec une vraie chasse d'eau : ça dégage toujours un peu moins d'odeur que les toilettes de festival « classiques ».

J'ai trouvé les toilettes un peu plus propres cette année. Je n'ai pas noté le nom du prestataire qui en avait la charge mais j'ai bien l'impression que ça a changé depuis l'année dernière, ceci expliquant peut-être cela.


Le merchandising

Cette année, ID&T a fait les choses en grand ! D'un nouveau partenariat avec Le Coq Sportif sont sorties toute une panoplie de goodies et de fringues au look Tomorrowland : outre les traditionnels t-shirt et porte-clés, des sweats à capuche, des serviettes, même des chaussures !

En plus, niveau stock, c'était bien géré : à la fin, il restait encore des t-shirt de toutes les tailles dans tous les stands où je suis passé, seuls les hoodies étaient sold-out. Héhé, j'ai quand même pu en acheter un (ainsi qu'un très joli t-shirt bleu).


Conclusion

Plus qu'un festival, Tomorrowland est une émotion, une magie, un rêve.



Un soir, alors qu'il pleuvait un peu, je marchais, et j'arrive sur un pont dont un côté entier était illuminé de mille flammes. Je me suis posé le long de la rembarde et laissé emporté par la magie : pris par la chaleur, je voyais les scènes se réfléter  dans l'eau du lac. Je n'avais plus froid, je ne sentais plus la pluie, une seule chose me touchait alors : la musique, l'amour et cette douce harmonie unique créée par l'amour de la musique.



** Bonus **

En cadeau bonus, la vidéo de la fin du set de Q-Dance :



Special thanks to all the people at ID&T without whom this would never have been possible. 
Love you all.