Avec un peu de retard, voici un petit compte-rendu de Tiësto que j'ai vu le 1er mai à Anvers dans le cadre de sa tournée Kaleidoscope World Tour. Peut-être sera-t-il utile de préciser que la semaine précédente, je profitais de A State of Trance #450 en Pologne et que la proximité temporelle de ces deux événements ne m'a peut-être pas permis de profiter comme il se doit de Tiësto ; autrement dit, mon rapport de soirée est assez mitigé et peut-être l'aurait-il été un peu moins s'il y avait eu plus de temps entre les deux événements (notez que c’est aussi pour cette raison que j'ai attendu un peu avant d'écrire ces lignes).
Le lieu
La soirée avait lieu au Sportpaleis ; pas grand chose à dire à propos de la salle de plus que Wikipedia, c'est un peu (encore une fois) comme le Palais Omnisports de Paris-Bercy : une grande salle qui peut s'adapter selon plusieurs configurations. La capacité totale de la fosse est de 5 000 pax, il y avait également des gens assis sur les gradins et je pense qu'on peut estimer qu'il y avait environ 6 000 clubbers ce soir là.
Le vestiaire
Le vestiaire était payant, 2 € par item. On pouvait également louer des casiers pour 5 € (avec un nombre illimité d'items par casier, enfin un nombre limité par les lois physiques en vigueur en Belgique). Bonne idée, les casiers ! en plus, avec sa clé, on peut facilement revenir chercher quelque chose, sans compter qu'à plusieurs, c'est plus rentable que le vestiaire (sous peu qu'on accepte un peu de froisser sa veste qui ne sera donc pas sur un cintre).
Le catering
Le point positif du lieu était le catering très vaste : en plus des bars présents dans la salle, il y avait de nombreux stands sur l'anneau d'accès qui vendaient divers produits (sandwichs, pizzas, paninis, hamburgers).
Pour acheter des boissons à l'intérieur de la scène, il fallait d'abord acheter des tickets. Quatre tickets étaient vendus cinq euros, les softs étaient à deux tickets (25 cl), je ne me souviens plus du reste. Fait amusant, on pouvait également trouver des boissons dans les stands à l'extérieur de la salle pour moins cher : les softs étaient alors à 3 € pour 50 cl.
Les toilettes
Gros point noir pour les toilettes :
Faire payer 0,50 € les toilettes pour un event qui dure tout la nuit ? Ben voyons, en voilà une idée ! tant qu'on y est, on peut faire payer les gens qui lèvent les mains, qui applaudissent, taxer l'entrée de ceux habillés avec un t-shirt… non mais c'est pas stupide, c'est pire.
« Les cons ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnait. »
Note : à ce prix, on pourrait s'attendre à ce que ça soit propre. J'ai pas pu prendre de photos car j'étais pris d'une envie de fuir ce lieu au plus vite, si ça peut vous laisser imaginer. Deux zones toilettes en tout et pour tout, aussi. Vraiment n'importe quoi, et je pèse mes mots.
La première partie : Dada Life
De 22 H à minuit, la première partie était Dada Life.
Bon, on va faire court : je n'ai pas aimé. Du tout.
Déjà, c'était de la house. Je n'ai rien contre la house mais quand je vais voir Tiësto, je ne m'attends pas à avoir en première partie de la variété française ou de l'opéra, bien que je sais aimer les deux. Donc, on pousse le raisonnement jusqu'au bout : je ne m'attends pas *non plus* à avoir de la house.
En plus, je dois dire que je n'ai pas été fan de ces DJ : entre un style house limite puriste et un style plus « groove » alliant des notes de tech hardcore, j'ai eu du mal à cerner leur tonalité.
Aussi, si je devais un jour écrire une petite liste de tout ce qu'il ne faut pas faire quand on est un DJ, je n'oublierais pas, grâce à Dada Life bien sûr, de mentionner :
- danser comme un con au son de ses beats de manière ostensiblement décalé avec la foule voire avec sa musique ;
- faire des grimaces du genre de « qu'est-ce qu'on s'amuse hein » alors que pas du tout (genre à cinq secondes du début par exemple — ou de la fin, ça marche pareil pour eux);
- faire des mouvements de mains du genre de ceux qui éborgnent quinze voisins en même temps si tu les fais sur le dancefloor ;
- et je le remet parce que c'est important : passer en première partie d'un DJ connu et en profiter pour passer un style de musique qui, s'il n'est pas totalement décalé avec celui de ce qui va suivre, est tout de même suffisament orthogonal pour lasser tout le monde très vite.
Autour de moi, le public n'était pas vraiment enthousiaste. Mis à part deux personnes qui s'amusaient à fond, le reste semblait s'ennuyer ostensiblement. Quelques francophones placés derrière manifestaient lourdement leur exaspération et je tiens à les remercier pour m'avoir aidé à passer ces deux heures douloureuses grâce à leur bon esprit (notamment vers les cent vingt dernières minutes, quand ils s'interrogaient « c'est fini ? » à la fin de chaque track, merci les gars !)
Résumé de la première partie : deux heures quand tu t'emmerdes c'est vaaachement plus long que deux heures quand tu t'amuses.
Deuxième partie : Tiësto
Point positif, pas de temps mort entre la première partie et la deuxième partie. (Oui, ç'aurait été über con de faire un temps mort dans une soirée électro entre deux parties. Mais comme c'était déjà über stupide de mettre de la house avant la trance, je m'attendais un peu à tout).
Le show commence par une scène… vide. Imaginez : tout le Sportpaleis qui clame le nom de Tiësto lorsque, lentement, arrive par les hauts-parleurs la douce mélodie de Kaleidoscope (pour ceux qui n'ont pas le CD, c'est une chanson trance-prog toute en douceur qui débute l'album éponyme). Sur les écrans, on voit des étoiles, puis des formes qui se rapprochent, le logo de Tiësto qui apparaît, son visage dans un casque. Au fur et à mesure que la chanson s'active, la foule est déjà dans un état second. Puis, arrive le break du milieu de la track, et en même temps, Tiësto, main tendue vers le public, fait son apparition et se place derrières ses tables.
Que dire de cette intro ? Magnifique ! Et le ton est donné : ici, pas besoin de DJ pour faire de la musique, on est là pour le spectacle. Mais c'est pas grave, quel spectacle ! Tiësto restera pendant cinq heures, de minuit à 5 H donc. Dans un premier temps, il ne mixera quasiment que des tracks à lui (avec une alternance : une chanson de l'album, un remix, une chanson d'ailleurs) ; ensuite, il passera des chansons plus diverses. J'ai regretté la part relativement faible de track vraiment trance (mais c'est en ligne avec la première partie cela dit).
Pour la tracklist complète :
Les lumières
Rien de particulier à dire au niveau des lumières, tout était là : lasers , spots, strobos. Un peu trop de strobo à mon goût, j'ai remercié mes parents de ne pas m'avoir fait épileptique plusieurs fois dans la soirée. Dommage aussi, les lasers étaient un peu répétitifs, mis à part le balayage je ne me souviens pas trop d'avoir vu plusieurs effets.
Point positif pour les lasers toutefois : ceux-ci étaient calés pour ne jamais toucher les clubbers dans la fosse. Comme c'est agréable de pouvoir dancer sans se recevoir *aïe* un laser *paf* dans l'œil ! En plus, c'est joli de voir les lasers passer à quelques dizaines de centimètres au-dessus de sa tête.
Notez que ce point positif était probablement le point négatif de la tribune VIP : ceux qui avaient choisi de payer deux fois plus cher leur bilet d'entrée était en effet retranchés dans les gradins en face de la scène, à l'autre bout du floor, et se prennaient donc tous les lasers dans la gueule. Tout le temps. Huhu.
La vidéo et les effets
Gros point positif : ici, on est dans le Bigard du spectacle électro : tout est fait pour en mettre plein les mirettes, entre les fumis, les vidéos au poil qui défilent derrière le DJ, les cotillons distribués à plusieurs reprises. Bien bien bien tout ça !
Le maître de cérémonie
Bon, j'avoue, je ne suis pas fan d'avoir un maître de cérémonie sur un event électro, et encore moins sur de la trance, alors le gars avec son micro qui clame toutes les heures « who is your DJ » en faisant des gestes ésotériques vers Tiësto, non merci. Vraiment. C'est pas la peine. Du tout.
La prochaine fois, on le vire, et avec son cachet, on met les toilettes gratuites et propres ? Merci.
La foule
Là encore, concernant le public, je ne suis pas sûr d'avoir été convaincu. Voire, le contraire. Déjà, j'ai eu l'impression à plusieurs reprises d'être le seul à connaître les chansons du dernier album, notamment Escape Me. (En voyant quelques vidéos après coup, je me suis rendu compte que ce n'était peut-être pas le cas partout dans la fosse, mais quand même.)
Ensuite, je n'ai jamais eu la conviction que les gens venaient ici pour écouter de la trance (ou de la trance-pop ou appelez Tiësto comme vous voulez) : tout le monde bougeait comme sur de la house, dansait comme de la house, regardait le DJ comme si c'était de la house… allô les gens ?
Et aussi, je sais que les Belges ont la réputation de bien boire, mais quand même… si pour Armin van Buuren j'ai pu compter sur les doigts d'une main ceux qui avaient acheté une bière, là, j'ai pu compter sur les doigts d'une main ceux qui avaient achetés de l'eau. Fichtre.
Conclusion
Le show s’est fini avec Surrounded by Light, la dernière chanson de l’album. Un dernier signe vers son public, puis Tiësto s’en va.
Si je suis quand même très content d'avoir vu ce spectacle (on va l'appeler comme ça) de Tiësto, je ne pense pas retourner le voir une deuxième fois. Et, quel que soit l'événement, si on me proposais de faire à nouveau quelque chose du genre en Belgique, je crois que je réfléchirais à trois ou quatre fois avant de venir.
Enfin, pour vraiment terminer ce rapport de soirée, l'indispensable photo finish :
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